21 décembre 2012 - 10h25.
Ce matin, je me suis réveillé comme tous les jours précédents. Mon réveil affichait en chiffres luminescents : 21/12 - 6:14.
J'ai mis un peu de temps à réaliser que le jour annoncé de la fin du monde c'était aujourd'hui.
J'ai observé les murs de ma chambre, j'ai perçu le bruit du vent courant sur le toit... Je me suis efforcé de sentir mon corps. Mes petites douleurs articulaires se manifestaient comme d'habitude.
"Le monde est encore debout", me suis-je dit. Puis j'ai ajouté "et pas que le monde." en constatant mon érection matinale quotidienne.
21 décembre 2012 - 13h40.
Je me demande encore si le monde va disparaître. Il reste plusieurs heures avant minuit et l'apocalypse peut survenir à tout moment.
Aussi, j'ai voulu, peut-être pour la dernière fois, me livrer à une de mes expériences d'écriture automatique sous hallucinogènes.
Je ne peux pas vous dire ce que j'ai absorbé, la charte du forum me l'interdit.
Mais j'ai écrit des choses bizarres ; des choses très personnelles qui me font dire que les prédicateurs avaient peut-être raison, que le processus de destruction de la planète, voire de l'univers, est enclenché.
Et surtout, une phrase, une seule petite phrase me dit que quelque chose ou quelqu'un a guidé ma main pour me faire comprendre que l'écoulement du temps est bouleversé. C'est en tout cas ce qu'en déduis en me relisant.
Je ne peux pas vous en dire plus pour l'instant... pour ne pas vous affoler...
Et puis, je suis trop fatigué ! Il faut que je me repose.
Avant d'éteindre ma lucidité, je pense à tous les croyants qui ont peur de l'enfer. J'imagine leurs blasphèmes et leurs faces blêmes soulignant leurs yeux mornes innervés par le désespoir.
Moi, je ne crois en aucun dieu.
Je n'ai pas peur !
Je vous dis à plus tard... peut-être.
21 décembre 2012 - 19h57.
La soirée commence. Je suis terriblement anxieux.
Au cours de l'après-midi, le temps s'est couvert. Lentement, progressivement, de gros nuages ont assombri le ciel.
Pourtant, il ne pleut pas.
Dans ce ciel de carbone, plus un oiseau ne vole. Les goélands, les mouettes semblent avoir disparu.
Même le vent s'est calmé.
Plus rien ne bouge.
Et il fait doux, très doux, trop doux pour la saison.
Jamais je n'ai connu une telle température à cette époque de l'année.
J'ai observé le soleil se coucher. Il inondait l'espace d'une lumière mauve et violette qui se reflétait sur la mer lisse comme la glace.
Tout ça n'est pas normal... vraiment pas normal !
Je crois que je vais à nouveau croire en Dieu et prier. J'ai peur !
22 décembre 2012 - 00h01
00h01, c'est l'heure qu'indique mon ordinateur, j'espère qu'il n'est pas détraqué.
Le prétendu jour fatal est passé depuis 1 minute.
Je relis ce que j'ai écrit lors de mon expérience de littérature hallucinatoire.
Maintenant que tout est terminé, que je suis rassuré, je peux vous en parler.
Mais j'ai surtout écrit sur ma vie personnelle, intime.
Peu de choses vous intéresseraient, à l'exception de cette phrase qui faisait allusion au bouleversement temporel dont j'ai déjà parlé.
Elle dit ceci : "Après, c'est pendant". Ainsi, "APRÈS", le futur donc, deviendrait le présent. Ce qui revient à dire que le temps s'est arrêté, que nous n'avons plus de futur, et que l'apocalypse devait bien avoir lieu au moment où j'ai écrit cela.
Pourtant, elle ne semble pas s'être produite.
Je jette un coup d'œil à l'extérieur. La ria est calme, mais j'entends le bruit de la houle de l'océan.
Mon regard se tourne vers le port. Les phares d'une voiture qui démarre sur le parking m'indiquent que ma perception du monde est normale.
Je me sens rassuré.
Je m'apprête à fermer la baie et à baisser mon volet roulant lorsque la voiture est toute proche. La lumière de ses phares est puissante, mais je m'étonne de n'entendre aucun bruit de moteur. CE N'EST PAS NORMAL !
J'ai à nouveau peur, TRÈS PEUR !
Je regagne mon bureau au bord de la panique, et je me plonge à nouveau dans mes écrits de la journée.
Mes mains tremblent sur les feuillets. Des gouttes de sueur perlent sur mon front et mes tempes.
Je me remémore la vision de la voiture sous ma fenêtre.
Non seulement elle était silencieuse, mais je ne me rappelle pas avoir vu le conducteur. Je m'efforce de bien me souvenir....
Enfin, les choses s'éclaircissent. J'ai bien aperçu une silhouette au volant ; et puis cette voiture, c'est celle de Lionel, un plaisancier qui vient chaque année passer Noël sur son bateau. Oui, j'en suis sûr, elle était garée à hauteur du ponton H où se trouve son bateau.
L'an dernier, nous avons parlé de cette voiture à motorisation mixte. Lorsqu'il est passé elle était en mode électrique ce qui explique l'absence de bruit.
Tout s'éclaire. Il n'y a pas eu plus de fin de monde qu'il n'y a de dieu ou de père Noël !
Je respire, je souffle.
J'ai envie de hurler de joie quand mes yeux se posent à nouveau sur les feuillets que j'ai noircis dans mon état second : APRÈS C'EST PENDANT... APRÈS C'EST PENDANT...
Je m'efforce de répéter inlassablement ce message pour en comprendre la signification.
Qu'ai-je donc voulu exprimer en écrivant cela ?
Je ne veux pas m'endormir avant d'avoir récupéré la substance de mon écriture onirique.
Je prends un café tout en réfléchissant au sens caché de cette phrase...
22 décembre 2012 - 00h14
Malgré le café fort, je me suis assoupi quelques minutes. Je me concentre à nouveau sur mes feuillets.
Je me décide à les relire intégralement depuis le début sans me fixer sur ma phrase.
Lorsque j'arrive à cette dernière, je constate qu'elle est placée juste à la fin d'un paragraphe qui fait allusion à ma nature érectile et à mon état au réveil hier matin.
Bon dieu ! C'est sûr ! Obnubilé par cette fin du monde et par cette histoire de bouleversement temporel, je n'ai vu dans le mot "PENDANT" que l'adverbe de temps, négligeant le participe présent du verbe "PENDRE".
Bien sûr mes amis, après un érection, c'est pendant.
Décidément, la langue française est parfois bien capricieuse, même les jours de fin du monde.
Ce matin, je me suis réveillé comme tous les jours précédents. Mon réveil affichait en chiffres luminescents : 21/12 - 6:14.
J'ai mis un peu de temps à réaliser que le jour annoncé de la fin du monde c'était aujourd'hui.
J'ai observé les murs de ma chambre, j'ai perçu le bruit du vent courant sur le toit... Je me suis efforcé de sentir mon corps. Mes petites douleurs articulaires se manifestaient comme d'habitude.
"Le monde est encore debout", me suis-je dit. Puis j'ai ajouté "et pas que le monde." en constatant mon érection matinale quotidienne.
21 décembre 2012 - 13h40.
Je me demande encore si le monde va disparaître. Il reste plusieurs heures avant minuit et l'apocalypse peut survenir à tout moment.
Aussi, j'ai voulu, peut-être pour la dernière fois, me livrer à une de mes expériences d'écriture automatique sous hallucinogènes.
Je ne peux pas vous dire ce que j'ai absorbé, la charte du forum me l'interdit.
Mais j'ai écrit des choses bizarres ; des choses très personnelles qui me font dire que les prédicateurs avaient peut-être raison, que le processus de destruction de la planète, voire de l'univers, est enclenché.
Et surtout, une phrase, une seule petite phrase me dit que quelque chose ou quelqu'un a guidé ma main pour me faire comprendre que l'écoulement du temps est bouleversé. C'est en tout cas ce qu'en déduis en me relisant.
Je ne peux pas vous en dire plus pour l'instant... pour ne pas vous affoler...
Et puis, je suis trop fatigué ! Il faut que je me repose.
Avant d'éteindre ma lucidité, je pense à tous les croyants qui ont peur de l'enfer. J'imagine leurs blasphèmes et leurs faces blêmes soulignant leurs yeux mornes innervés par le désespoir.
Moi, je ne crois en aucun dieu.
Je n'ai pas peur !
Je vous dis à plus tard... peut-être.
21 décembre 2012 - 19h57.
La soirée commence. Je suis terriblement anxieux.
Au cours de l'après-midi, le temps s'est couvert. Lentement, progressivement, de gros nuages ont assombri le ciel.
Pourtant, il ne pleut pas.
Dans ce ciel de carbone, plus un oiseau ne vole. Les goélands, les mouettes semblent avoir disparu.
Même le vent s'est calmé.
Plus rien ne bouge.
Et il fait doux, très doux, trop doux pour la saison.
Jamais je n'ai connu une telle température à cette époque de l'année.
J'ai observé le soleil se coucher. Il inondait l'espace d'une lumière mauve et violette qui se reflétait sur la mer lisse comme la glace.
Tout ça n'est pas normal... vraiment pas normal !
Je crois que je vais à nouveau croire en Dieu et prier. J'ai peur !
22 décembre 2012 - 00h01
00h01, c'est l'heure qu'indique mon ordinateur, j'espère qu'il n'est pas détraqué.
Le prétendu jour fatal est passé depuis 1 minute.
Je relis ce que j'ai écrit lors de mon expérience de littérature hallucinatoire.
Maintenant que tout est terminé, que je suis rassuré, je peux vous en parler.
Mais j'ai surtout écrit sur ma vie personnelle, intime.
Peu de choses vous intéresseraient, à l'exception de cette phrase qui faisait allusion au bouleversement temporel dont j'ai déjà parlé.
Elle dit ceci : "Après, c'est pendant". Ainsi, "APRÈS", le futur donc, deviendrait le présent. Ce qui revient à dire que le temps s'est arrêté, que nous n'avons plus de futur, et que l'apocalypse devait bien avoir lieu au moment où j'ai écrit cela.
Pourtant, elle ne semble pas s'être produite.
Je jette un coup d'œil à l'extérieur. La ria est calme, mais j'entends le bruit de la houle de l'océan.
Mon regard se tourne vers le port. Les phares d'une voiture qui démarre sur le parking m'indiquent que ma perception du monde est normale.
Je me sens rassuré.
Je m'apprête à fermer la baie et à baisser mon volet roulant lorsque la voiture est toute proche. La lumière de ses phares est puissante, mais je m'étonne de n'entendre aucun bruit de moteur. CE N'EST PAS NORMAL !
J'ai à nouveau peur, TRÈS PEUR !
Je regagne mon bureau au bord de la panique, et je me plonge à nouveau dans mes écrits de la journée.
Mes mains tremblent sur les feuillets. Des gouttes de sueur perlent sur mon front et mes tempes.
Je me remémore la vision de la voiture sous ma fenêtre.
Non seulement elle était silencieuse, mais je ne me rappelle pas avoir vu le conducteur. Je m'efforce de bien me souvenir....
Enfin, les choses s'éclaircissent. J'ai bien aperçu une silhouette au volant ; et puis cette voiture, c'est celle de Lionel, un plaisancier qui vient chaque année passer Noël sur son bateau. Oui, j'en suis sûr, elle était garée à hauteur du ponton H où se trouve son bateau.
L'an dernier, nous avons parlé de cette voiture à motorisation mixte. Lorsqu'il est passé elle était en mode électrique ce qui explique l'absence de bruit.
Tout s'éclaire. Il n'y a pas eu plus de fin de monde qu'il n'y a de dieu ou de père Noël !
Je respire, je souffle.
J'ai envie de hurler de joie quand mes yeux se posent à nouveau sur les feuillets que j'ai noircis dans mon état second : APRÈS C'EST PENDANT... APRÈS C'EST PENDANT...
Je m'efforce de répéter inlassablement ce message pour en comprendre la signification.
Qu'ai-je donc voulu exprimer en écrivant cela ?
Je ne veux pas m'endormir avant d'avoir récupéré la substance de mon écriture onirique.
Je prends un café tout en réfléchissant au sens caché de cette phrase...
22 décembre 2012 - 00h14
Malgré le café fort, je me suis assoupi quelques minutes. Je me concentre à nouveau sur mes feuillets.
Je me décide à les relire intégralement depuis le début sans me fixer sur ma phrase.
Lorsque j'arrive à cette dernière, je constate qu'elle est placée juste à la fin d'un paragraphe qui fait allusion à ma nature érectile et à mon état au réveil hier matin.
Bon dieu ! C'est sûr ! Obnubilé par cette fin du monde et par cette histoire de bouleversement temporel, je n'ai vu dans le mot "PENDANT" que l'adverbe de temps, négligeant le participe présent du verbe "PENDRE".
Bien sûr mes amis, après un érection, c'est pendant.
Décidément, la langue française est parfois bien capricieuse, même les jours de fin du monde.